Le nouveau capitalisme criminel
Crises financières, narcobanques, trading de haute fréquence
Financiarisé, mondialisé et dérégulé à l'excès,
le capitalisme n'est-il pas devenu criminogène,
tant il offre désormais d'opportunités et d'incitations aux déviances frauduleuses ?
C'est ce qu'indique la dimension criminelle
qu'ont prise certaines crises financières, au
Japon, en Albanie, en Espagne ou encore au
Mexique et en Colombie. C'est ce qu'implique
l'extension du trading de haute fréquence, qui
permet de négocier à la nanoseconde des
milliers d'ordres de Bourse. Et c'est enfin ce
qu'induit le blanchiment d'argent sale à travers
les narcobanques.
Éclairant toujours plus profondément la géo-économie et la géopolitique du crime organisé,
Jean-François Gayraud montre ici que, sur les
marchés financiers, le crime est parfois si systématique qu'il en devient systémique dans ses
effets. De curieuses coopérations et hybridations
se nouent ainsi entre criminels en col blanc,
gangsters traditionnels et hommes politiques
corrompus.
Il s'interroge aussi sur le devenir de la finance :
portée par sa seule volonté de puissance, par-
delà le bien et le mal, n'est-elle pas en train de
s'affranchir de la souveraineté des Etats ? Dès
lors, face à des puissances financières aux
arcanes si sombres, quelle liberté reste-t-il ?