De la même façon que Paul Vecchiali n'est pas un cinéaste comme les autres (revoir
pour s'en persuader Femmes, femmes, Change pas de main, La Machine ou En
Haut des marches), Paul Vecchiali n'est pas non plus un écrivain comme les autres,
ni un critique comme les autres. La règle établie et l'histoire officielle l'ennuient et
l'irritent, et il ne manque pas de le faire savoir : cette Encinéclopédie revisite ainsi
avec force personnalité et acuité, le cinéma «français» des années 1930 (et certaines
de ses suites...), en refusant tout a priori, positif (Guitry, Renoir, Pagnol, ne sont
pas nécessairement les statues qu'on leur a érigées) comme négatif.
Dans ce dictionnaire qui se lit comme un roman échappé de la Comédie humaine, se
croisent des hommes aux trajectoires étonnantes, cinéastes d'un jour ou cinéastes
toujours, français d'un film ou d'une vie : c'est en filigrane le portrait d'une Europe
incandescente que raconte Vecchiali.
Dans ce «tome 2», qui va de Harry Lachman à Friedrich Zelnik, de La Couturière
de Lunéville à C'était un musicien, se côtoient Max Ophuls et Gabriel Rosca, André
Malraux et Reinhold Schünzel, mais aussi... Fritz Lang et Raoul Walsh !
Érudit, sensuel, historique, politique, osé, subjectif : une somme et une oeuvre.