
Le Narcisse d'Ovide, contrairement à notre attente,
se désespère, trop proche de lui-même, de ne pouvoir
s'aimer. De quelle altérité se languit-il ? Celle de l'objet,
ou celle de l'idéal ?
La psychanalyse récente croit pouvoir mettre en
avant le narcissisme, sur les plans clinique et métapsychologique.
Mais pense-t-elle son objet ? Entre la
toute-puissance possédée-perdue-projetée et la libido
«désexualisée», voire asexuelle, alimentant les défenses,
la pointe dérangeante de ce que Freud proposait en introduisant
ce concept ne vient-elle pas à s'émousser ?
Le présent travail voudrait établir que le narcissisme
engage pleinement la libido, et cela parce qu'il procède,
comme la pulsion, d'une séduction. C'est l'Autre qui,
proposant d'emblée l'idéal du moi, suscite le moi en
l'engageant dans la quête infinie du moi idéal qui, seul,
mettrait fin à l'écart à la fois excitant et déprimant qui
nous soutient.
La «séduction narcissique», dissymétrique, comme
toute séduction, y est théorisée métapsychologiquement,
puis illustrée cliniquement, notamment à travers une
reprise, sous l'angle du narcissisme, du célèbre «cas
Wagner».
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