Par un jour orageux de 2007, Abbas Kiarostami décide de s'échapper de Téhéran : «J'ai fait mon
sac, sans oublier mon appareil photo et ma caméra numérique. La pluie tombe depuis hier soir,
ponctuée d'éclairs, mais ce n'est pas ce qui va me faire changer d'avis, bien au contraire.»
À l'abri dans l'habitacle de sa voiture, le cinéaste iranien prend à la volée des photos du
paysage urbain et de la campagne. Cette série donne à voir, à travers le ruissellement de la pluie
sur le pare-brise, des hautes silhouettes d'arbres dégoulinants, l'éclat tremblé des phares des
voitures, ou encore, au bord de la route, un pan de mur jaune. Des images en couleurs, mais où
dominent les gris et les noirs, et qui sont autant de tableaux.