Après les vastes changements géostratégiques des années 89-91,
beaucoup d'observateurs ont cru pouvoir affirmer que s'ouvrait pour le
monde une ère de paix, permettant d'engranger les «dividendes de la
paix» et de reléguer la force militaire dans le «linceul de pourpre où
dorment les dieux morts», cher à André Malraux.
On devait s'apercevoir rapidement que si, en apparence, le monde
des années 90 paraissait plus pacifique et plus stable que celui d'hier,
en réalité, nous étions entrés dans un monde plus incertain et plus
instable que par le passé, un monde sans adversaire déclaré, une
situation complexe faite d'instabilités potentielles considérables, de
risques imprévisibles qui peuvent se transformer eux-mêmes en crises
et, par voie de conséquence, en menaces, voire en guerres, en «guerres
nouvelles», en guerres asymétriques.
Cette table-ronde a permis de préciser ces menaces de demain et de
voir si notre pays était à même de faire face à ce «chaos mondial».