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L'interview de Cécile Coulon

 

Romancière, poétesse et éditrice, Cécile Coulon possède de multiples casquettes. Lauréate du prix des Libraires en 2017 pour son roman « Trois saisons d’orage », puis du prix Guillaume-Apollinaire en 2018 pour son recueil de poèmes « Les Ronces » et enfindu prix littéraire du Monde en 2019 pour son roman « Une bête au Paradis », la jeune femme de tout juste 31 ans étonne par son parcours et le regard authentique qu’elle pose sur celui-ci. Rencontre.


 

Votre tout dernier roman vient de sortir avec la rentrée littéraire. « Seule en sa demeure » fait référence à la demeure du mari d’Aimée, le personnage principal, puisqu’elle vit chez lui, mais aussi à son propre corps…
Absolument. Ce roman est l’enquête d’Aimée, 19 ans, pour découvrir le passé de son mari mais aussi comprendre son milieu de vie, son corps et son désir, dont elle ne connait rien. Ce qui est intéressant, c’est le jeu de mots derrière ce titre. « Seul-e » peut s’écrire avec ou sans « e » et le mot « demeure » peut faire référence à la maison où elle va vivre, magique, belle et ensorcelante à la fois, mais c’est aussi sa demeure à elle, c’est-à-dire son corps et son âme qu’elle doit comprendre et découvrir.

Sans en dévoiler trop, votre livre donne une impression de suite à venir…
En tant que lectrice, j’aime quand un roman finit avec une ouverture, permettant, pourquoi pas, de retrouver les personnages. Avec ce roman, c’est la première fois que je laisse cette possibilité. C’est donc tout à fait possible mais pour publier une suite, mon livre doit d’abord plaire à mes lecteurs et il faut une attente vis-à-vis de celle-ci.  Affaire à suivre donc…

Vous avez écrit votre roman, « Le voleur de vie », à l’âge de 16 ans. Comment en vient-on à écrire un livre si jeune ?
Quand j’y repense, c’était un processus assez naturel. Petite, j’adorais qu’on me lise des histoires et en grandissant, je me suis mise à dévorer les livres. J’ai imaginé raconter des histoires pour la première fois en lisant Stephen King, alors que j’avais 10 ans. Quand j’étais au lycée, un prof de français m’a encouragée à continuer
dans cette voie et au même moment, à Clermont-Ferrand, celui qui allait devenir mon premier éditeur lançait sa maison d’édition. J’ai été sa première publication. C’est donc une belle histoire et j’ai eu la chance d’être bien entourée.

 

"Recevoir ces prix a été un honneur mais pour moi,

ce n’est pas l’aboutissement d’une carrière ou d’une publication."

 

Vous avez déjà reçu plusieurs prix pour vos romans et recueil de poèmes dont le prix littéraire du Monde en 2019 pour « Une bête au Paradis ». Cela vous met-il davantage de pression pour vos prochains écrits ?
En effet, ça met une pression à deux niveaux. La première est celle de l’âge : cela fait pratiquement 15 ans que je publie des livres, ce qui pourrait créer de l’ennui chez mes lecteurs et rendre mes écrits communs. Il faut pouvoir tenir sur le long terme et je me demande parfois s’il y aura encore des gens pour me lire dans 10 ans…  La deuxième pression vient des prix littéraires. Je n’ai pas eu de grands prix comme le Goncourt ou le Renaudot mais j’ai toujours considéré les prix que j’ai reçus comme une tape dans le dos de la part de la profession. Les recevoir a été un honneur mais pour moi, ce n’est pas l’aboutissement d’une carrière ou d’une publication. La pression fi nalement vient de l’attente qu’il y a derrière : une fois qu’on a ces prix, il faut prouver qu’on est à leur hauteur et pour ça, il faut continuer à écrire.

Romans dramatiques, poésie, éloge du running, traduction… Vous avez de nombreuses cordes à votre arc ! D’où vous vient cette inspiration pour vos écrits ?
En raison de la situation du secteur de l’édition pendant des années, je ne pouvais pas vivre uniquement de l’écriture de mes romans. Je me suis donc diversifi ée. Mais au-delà de ça, selon moi, les différentes formes d’écriture se nourrissent. Je ne peux pas concevoir de rester enfermée uniquement dans le romanesque ou la poésie, je prendrais le risque de me fatiguer et d’ennuyer mon lectorat. De plus, les deux me passionnent tout autant. La poésie est une émotion fulgurante, elle arrive et repart quand elle veut et je poste mes écrits sur les réseaux sociaux dès que j’ai terminé. En revanche, l’écriture d’un roman est différente. Je construis mon intrigue pendant des mois dans ma tête et cela part toujours d’un lieu qui m’inspire et qui est en fait le personnage principal de mon histoire. Pour cela, il me faut un endroit fort, naturel, oppressant mais rassurant à la fois… La phase d’écriture est la fin du processus.

Vous vous inspirez donc d’un lieu réel pour construire une histoire imaginaire…
Tout à fait. Je m’interdis l’autobiographie en roman. Le socle est l’émotion que va me transmettre un lieu mais dans les personnages et la conduite de l’intrigue, rien n’est autobiographique. En revanche, mes poèmes le sont presque tous. J’y mets mes émotions et des moments de vie personnelle.

Vous êtes également éditrice de l’Iconopop. Comment vivez-vous le fait d’être de l’autre côté du miroir ?
Je trouve ça super d’avoir un pied dans les deux mondes. D’un côté, on comprend l’importance pour l’auteur de devoir faire confi ance à un éditeur avec lequel il va devoir travailler et de l’autre, on se rend compte du pouvoir de l’éditeur qui a entre ses mains le texte mais aussi les angoisses et attentes d’un auteur. Ça permet de se défaire des clichés, d’appréhender les deux parties et je trouve ça très bénéfi que. 

Quels sont vos futurs projets ?
Pendant six mois, je serai en tournée des librairies pour mon dernier roman. Ensuite, mon prochain recueil de poèmes sortira. J’ai également un projet en lien avec l’opéra et la musique, l’idée serait d’écrire une histoire vouée à être chantée à l’opéra. Je saurai d’ici quelques semaines s’il sera concrétisé et si ce n’est pas le cas, alors je me lancerai dans l’écriture de mon prochain roman. Dans tous les cas, ce sont de grands challenges à venir !

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