
Antoine et Tony n'ont rien prémédité, rien comploté.
Ce matin-là, ils ont fait la course sur le chemin du collège.
Comme ça, pour s'amuser, pour savoir qui
des deux courait le plus vite. Mais, au bout du parking,
ils n'ont pas ralenti ni rebroussé chemin, ils ont continué
à petites foulées, sans se concerter.
La cité s'est éloignée et ils ont envoyé balader leurs
soucis et leurs sombres pensées. Pour Tony, la hantise
de se faire expulser vers l'Ukraine et d'avoir à quitter
la France. Pour Antoine, la peur de prendre une nouvelle
dérouillée parce que son père a envie de passer
ses nerfs sur lui.
Depuis ce matin où tout a basculé, ils courent côte
à côte, en équipe. Ils se sentent capables de courir pendant
des jours, tant qu'il leur restera une once de
force.
Fatigués mais terriblement vivants.
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