Dans cet ouvrage illustré, l'auteur
s'attache à montrer combien les
Normands, malgré leur réputation de
calme, de légalisme et de modération,
ont su au fil des siècles faire éclater
fréquemment leur colère ou leur exaspération. À certaines époques, l'émeute
est presque endémique, à Rouen,
à Caen, mais aussi dans maintes autres
villes. Que les textes du temps
les appellent « émotions », « effrois »,
« séditions », « folles commotions et
entreprises », ces révoltes sont brutales et entraînent pillages de maisons et morts
d'hommes. Souvent, la faim, les impôts, les privilèges ont amené les Normands à
manifester contre les « accapareurs » de manière violente.
D'une plume alerte, l'auteur nous conduit à travers dix siècles d'événements
qui nuancent singulièrement l'image traditionnelle qu'on se fait du Normand.
« Violemment modéré », aurait dit Tocqueville ? Le mot semble juste, à condition
de bien l'interpréter : la modération normande n'a jamais, jusqu'à une époque
récente, exclu la violence et même l'insurrection.