Jean Furstenberg, né en 1890 à Berlin, était destiné aux affaires. Son père était banquier, et il entra comme associé dans la banque paternelle. Mais son goût personnel l’avait entraîné de bonne heure vers la philosophie et les arts. À l’Université, il a subi l’influence de Platon et de Kant et, plus tard, celle des philosophes français depuis Descartes. Sa mère, polonaise, lui a donné une éducation en grande partie française. Installé dans notre pays, il obtient la nationalité française. Il procède à la restauration du château de Beaumesnil, dans l’Eure, et fait donation à la Bibliothèque nationale d’une collection de livres anciens qui porte son nom. La guerre, que Jean Furstenberg passe en France, lui permet de reprendre des études philosophiques. Il les approfondit encore quand, après la guerre, il va se fixer à Genève, où il écrit sa « Dialectique du XXe siècle ». Cet ouvrage, qui ne relève d’aucune école philosophique, ne cherche pas à ériger un système. Comme son titre l’indique, il s’agit d’une étude critique de la « dialectique » propre à notre vingtième siècle. Quelle est aujourd’hui notre manière de penser ? Les mots que nous employons, quelle représentation du monde à la fois très vieille et très neuve recouvrent-ils ? Quel est aujourd’hui le « style » de réflexion du savant, du philosophe, du croyant, de l’artiste ? Comment se fait-il que notre recherche de la vérité aboutisse à des contradictions, à des paradoxes ? Comment faire pour éviter que nos sciences, malgré leurs progrès vertigineux, ne nous causent que des malheurs ? Telles sont les questions auxquelles Jean Furstenberg a choisi de répondre, en illustrant son propos d’exemples passionnants, tirés des divers champs de connaissance et des découvertes les plus récentes.

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