
Malgré des principes esthétiques divergents, les dramaturgies
espagnole et francaise du XVIIe siècle entretiennent des contacts
et laissent entrevoir des zones de concordances. Dès la première
partie du siècle, de nombreuses comédies françaises, dont certaines
préfigurent Molière, s'inspirent de modèles espagnols.
Notre objectif est de comparer quelques comedias cómicas et
les comédies françaises qui en sont issues ; l'axe majeur de cette
étude est le gracioso, devenu valet comique dans les adaptations
françaises.
Figure complexe, dotée de fonctions multiples, le gracioso de
la comedia s'impose comme interlocuteur privilégié d'un maître
noble et amoureux, qu'il abreuve de ses critiques ou de ses récriminations.
Il est selon les cas un auxiliaire actif ou au contraire
maladroit. Caractérisé par des valeurs telles que l'amour charnel
ou l'argent, sujet du comique par ses jeux de mots, ses impertinences
et railleries, ce personnage est aussi chargé de
défauts qui l'érigent en objet de rire.
Loin d'être une simple copie du gracioso, le valet comique des
comédies françaises imitées de comedias est régi par des exigences
culturelles spécifiques. Il importe de décrypter la fausse
gémellité des deux figures dramatiques et d'analyser les écarts
(transferts, équivalences, ajouts ou retranchements) qui les
séparent.
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