
Si l'empereur Tibère n'est guère dissocié, dans l'imaginaire
collectif, de la série des Césars décadents, cruels et débauchés
qui fascinèrent les mentalités de la fin du XIXe siècle, un examen
plus attentif révèle la particularité, en ce domaine, de la
littérature allemande. Tandis que les écrivains français dits
«décadents» s'enthousiasment pour les fantasmes du Bouc de
Caprée, les romanciers allemands de la même époque (1880-1930)
semblent décidés à réhabiliter le solitaire capréen. Le
présent ouvrage tente de montrer la filiation qui conduit des
philologues et historiens allemands du milieu du XIXe siècle aux
fictions du début du XXe siècle. Loin des attendus du «péplum»
littéraire, le roman prend en effet le relais des études
discréditant Tacite et Suétone, et propose une interprétation
surprenante du second César. L'étude s'interroge sur les raisons
et les modalités d'un tel rachat de Tibère, figure revisitée et
avatar inattendu du héros mélancolique.
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