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A tenor del célebre libro de su amigo Jorge Luis Borges, publicado en 1954, en el que reunía una insólita suma de seres imaginarios, Juan Rodolfo Wilcock nos presenta aquí un manual, no menos fabuloso, de textos breves, aunque ceñido a códigos totalmente distintos: los monstruos de Wilcock siempre se contemplan con una traviesa sonrisa en los labios, que a veces desemboca en carcajada.Heredero directo del último Flaubert y de Kafka, sus criaturas corresponden al reino exclusivo del humor negro y la ironía feroz. Así, ya tengan todo el cuerpo recubierto de espejitos, como Anastomos, o de largas plumas blancas, como el arquitecto Mano Lasso; padezcan la no menos incómoda peculiaridad de contar con tres piernas y tres bocas, como el poeta Eher Sugarno; o soporten, como el asistente social Ilio Collio, unas tetillas de las que mana una especie de aceite espeso que vuelve su cuerpo extremadamente resbaladizo?, todo este estrafalario compendio de singularidad física no redime a ninguno de los personajes de la trivialidad cotidiana en la que tan a menudo se mueve la condición del ser humano. No importa la circunstancia, el absurdo siempre impone su terca ley; así, el veterinario Lurio Tontino viaja sin rumbo por el cosmos convertido en asteroide, o el doctor en letras Ugo Panda, cuyo cerebro es del tamaño de una avellana, compone canciones tan celebradas como ininteligibles.