
Le regard extraordinaire que Lafcadio Hearn - cet «étrange
questionneur» (l'expression est de Césaire) - a porté sur la
Martinique justifie amplement la présente réédition. L'acuïté de
sa perspective s'explique non seulement par ses origines
hybrides et son statut d'étranger, mais aussi par sa culture de
francophile et sa profonde fascination pour les Tropiques. Les
Martiniquais n'ont pas hésité d'ailleurs à saluer l'écriture aussi
vivante qu'attachante que cet exote (le mot est de Segalen, qui a
vu en Hearn un «meilleur exote que je n'aurais cru») a vouée à
leur île, écriture fluide qui étonne par sa remarquable ouverture
sur le piquant de la langue et de la culture créoles.
Hearn, fin portraitiste de la Martinique du XIXe siècle finissant,
propose un témoignage séduisant surtout par son savant
mélange de registres, notamment ceux de l'artiste, du folkloriste,
du conteur et de l'ethnographe. Le présent volume constitue
le premier volet d'une réédition de la traduction française (par
Marc Logé) en trois parties de Two Years in the French West
Indies (1890), et il propose des textes inédits en français.
«On trouve dans les Esquisses martiniquaises les plus
belles pages que l'on ait jamais consacrées à Grande-Anse.
[...] j'en veux un peu à Hearn car j'aurais aimé les avoir
écrites.»
Raphaël Confiant
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