
Dans les 7800 versets du Nouveau testament, quelques 4000 titulatures sont
employées pour dénommer Dieu et le Christ. Comment ne pas s'interroger sur
leur répartition et leur évolution à travers les 27 livres de cette bibliothèque
que constitue le Nouveau testament ?
Ces titulatures sont des marqueurs irréfutables pour de nouvelles hypothèses
de datations.
Elles sont en rapport avec la géopolitique des années 30 à 70. Une date de
référence est connue de l'histoire externe, les années 55-56. La titulature Christ
était précédemment proscrite, menaçant les fragiles équilibres palestiniens
entre les pouvoirs religieux, les roitelets hérodiens et les envahisseurs. Les
premières communautés chrétiennes se libèrent de cet interdit lorsque leur
centre de gravité se déplace vers l'Asie mineure et Rome.
Après Jean le disciple adolescent, du même auteur, ce nouveau titre permet
d'entrevoir une construction courte et précoce du Nouveau testament à travers
trois couches sédimentaires, quatre lignes éditoriales, plusieurs systèmes
d'écriture et de circulation des écrits.
Point n'était besoin, alors, d'une longue période orale. À la naissance de Jésus,
depuis quatre siècles et la réforme d'Esdras, des lecteurs s'étaient formés,
exigés pour les réunions régulières du sabbat. Puis la révolution culturelle
alexandrine déjà vieille de deux siècles, avait facilité l'alphabétisation
bilingue de petites élites locales.
Dès les années 30, les réunions du repas du mémorial chrétien ont connu
les mêmes exigences que celles du sabbat, bénéficiant du contexte culturel
en place. Les lectures hebdomadaires qu'elles supposaient justifieraient ces
nouvelles hypothèses de datation précoce.
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