
Un béret peut changer une vie. Devenu conscrit (à l'époque du
roman, il y en avait encore), notre jeune héros se retrouve plongé de
but en blanc dans un ennui kaki, qui lui laisse quand même la possibilité
de vaquer à ses pensées les plus noirâtres. Car celles-ci s'entortillent
autour des idées de la mort (laquelle fera bientôt irruption
dans sa jeune vie), de la guerre (en revêtant un béret, il songe
inévitablement à la guerre de son père), de l'amour (l'inaccessible
Hanska), de l'immigration (son mineur de père arrivé en Belgique
juste après la guerre), des eaux troubles du passé (l'Italie fasciste)...
Mais le héros emporte avec soi aussi de quoi lire : un Jules Verne
et un vieux carnet ayant appartenu à son père. L'un et l'autre vont
l'aider à voir plus clair dans ces eaux où il risque de se perdre. Pour
percer la houle, ces deux véhicules donc : les Vingt mille lieues, mais
aussi ce vieux carnet aux pages toutes noircies d'une écriture gribouillée,
serrée, presque illisible : celle de son père ?
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