L'histoire du droit de la santé est une discipline jeune. En effet, les
juristes-historiens des facultés de droit sont longtemps restés
complètement absents des deux champs immenses de l'histoire
sanitaire d'une part et du droit de la santé d'autre part. Pourtant le
regretté Jean Imbert (1919-1999) avait magistralement ouvert la voie,
avec ses célèbres travaux d'histoire du droit hospitalier, qui font
toujours autorité.
La situation a changé dans les années 2000 avec une floraison
d'excellents travaux à Paris, Aix-en-Provence, Strasbourg...
Cet ouvrage est la première synthèse sur le sujet. Il est sans équivalent
en langue française.
Le sens de l'évolution générale retracée est assez clair : traditionnellement
affaire privée (sauf survenance d'épidémies impliquant les
pouvoirs publics), la santé est devenue une affaire d'État, depuis les
XVIIIe-XIXe siècles, ce qui a donné naissance en France à un système
caractérisé par l'interventionnisme étatique et un monopole strict, à
l'ombre desquels a prospéré un exercice «libéral».
Ce «modèle français» qui s'est épanoui au XXe siècle est désormais
profondément remis en question dans un environnement qui n'est
plus celui de l'histoire mais du «droit positif» marqué par la prévalence
du droit européen et de la libéralisation économique.