
Cet essai retrace l'histoire d'un malentendu.
Du milieu des années 1950 à la fin des années 1960, il touche une série d'oeuvres de Jasper Johns sur le thème du drapeau des États-Unis. Ces peintures, sculptures et estampes se trouvent en effet prises entre la volonté critique de les protéger de tout contenu politique parasite et le désir d'en exploiter la charge latente : patriotique ou subversive selon qu'elle est exploitée par Léo Castelli ou Faith Ringgold, Donald Judd ou Jasper Johns lui-même. L'histoire continue, et on ne saurait sous-estimer aujourd'hui la portée symbolique d'une bannière étoilée en négatif telle que l'a peinte Jasper Johns en son temps.
À la fois chewing-gum et colle, plutôt que l'un ou l'autre, l'art de Johns ne repose-t-il pas, précisément, sur un malentendu ?
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