Il se pourrait bien que dans le continuum de l'art, depuis la Renaissance,
l'alchimie n'ait jamais vraiment disparu. Une oeuvre de Hucleux, objet
inclassable, restera comme une des plus belles tentatives d'union, de
réconciliation, du scepticisme et de la fragilité orientale. Il n'y a aucune
évidence à voir la réalité au plus près. Il n'y a pas, non plus, de bonheur
à construire contre. La seule vérité réside dans la dissolution de l'image
par elle-même, dans les assauts répétés d'un homo faber saisi par le doute.
Mais l'homme a montré trop de passion pour l'impossible pour brider
son savoir-faire dans une représentation laborieuse du réel. Ce qui est
radicalement neuf dans l'oeuvre de Hucleux, c'est l'art du dépassement
des contradictions, cette volonté farouche et continue de perturber et
dérégler la logique. La liberté de cet art est dans sa subversion même,
dans la caricature et l'admiration du copiste. Double borgésien de Pierre
Ménard, Hucleux, en aventurier, a inventé un lieu extravagant, introuvable
sur la carte de la création.
F.C.