Après Les mots de Russie et Les tulipes du Japon, La Maison du Belge clôture la reconquête de sa mémoire par Élisabeth, fille d'un couple d'émigrés russo-polonais et personnage central de cette trilogie qui s'échelonne sur plus d'un demi-siècle. Ce troisième volet revient sur l'élaboration du premier. L'auteure livre les coulisses de ce livre quelle arrache aux contraintes, tant intérieures - briser l'amnésie, se réapproprier son passé, tenir la promesse faite à son père d'écrire sur lui, sur sa mère, sur leur huis-clos de cauchemar - qu'extérieures - exprimer sa nature d'artiste et d'écrivain en dépit des manipulations d'un riche amant narcissique dont elle s'est follement éprise. Comme l'écrit l'académicienne Myriam Watthee-Delmotte, cet amant, « initialement vampirique, perd son combat contre son imparable concurrent qu'est l'écriture littéraire [...] ».