
La musique : un sacrement ?
Le Concile Vatican II a défini la musique sacrée en tant que fonction
ministérielle (munus ministeriale) dans la liturgie. Cette appellation sans
précédent ouvre de vastes horizons sur la place de la musique sacrée
dans le lieu propre du questionnement théologique bien qu'encore
peu explorés.
Expression sonore de l'Église là où l'indicible est irréductible au
langage, la musique liturgique s'inscrit dans une anthropologie du rite.
Au service de la communauté, elle en renforce la cohésion et exprime
ce qui s'y vit, elle signifie la fête en opérant une rupture avec le quotidien.
Les défis soulevés sont de taille, ne serait-ce que pour se garder de
l'écueil d'une recherche d'esthétisme pur, faux chemin vers Dieu, ou
quand l'acte de foi n'est plus un préalable et la tension eschatologique
occultée.
Porte d'entrée pour repenser la place de la musique sacrée dans la liturgie
chrétienne, l'expression conciliaire permet d'interroger sous un jour
nouveau le rapport de l'homme à la musique dans sa relation à Dieu
et la participation de cette dernière à l'épiphanie du mystère de l'Église.
Cet essai est notamment enrichi d'une considérable bibliographie offrant
une vue d'ensemble de la question musicale dans le christianisme.
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