
En 1995, la gauche panse les plaies de sa cuisante défaite de
1993 ; Jacques Chirac a éliminé Edouard Balladur et son alternative
louis-philipparde. En deux ans, Juppé va dilapider le capital de
popularité patiemment amassé pendant trente ans par le député de
la Corrèze et offrir, après une dissolution improvisée, le pouvoir à
la gauche. Jospin renoue, sans tapage, avec les années Mitterrand,
mais au bout de cinq ans, son électorat, désabusé, disperse ses
voix et l'élimine dès le premier tour.
Ces péripéties ont, pendant douze ans, occupé l'espace politique,
brouillé par des élections locales qui donnaient des images différentes.
Tous les scrutins nationaux se sont, pendant douze ans,
déroulés sur le thème de l'emploi ; les quatre gouvernements ont
clamé sur tous les registres qu'ils allaient rendre le plein emploi
au pays. Ils ont consacré beaucoup de moyens à colmater les
brèches qui s'ouvraient successivement dans la sphère du travail
mais ils n'ont expérimenté que des palliatifs clientélistes. Pendant
ce temps, le délabrement des finances publiques s'aggravait, la
boule de neige de la dette publique grossissait, privant l'Etat des
moyens de résister à une crise venue d'ailleurs.
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