
Réfléchir à la trace conduit à mieux comprendre une
composante essentielle de la condition humaine affrontée
à la gestion de la présence et de l'absence. À partir de la
trace, ne peut-on pas lire, avec Paul Ricoeur, la présence
en l'absence ? Sans verser dans un romantisme échevelé,
on peut lier la condition humaine à l'exil de l'immédiate
présence, de l'immédiate vision, de l'immédiate jouissance.
De s'exiler d'un paradis perdu, d'un Éden, jardin
des délices, l'homme fait trace. Tu me chasses de ta face,
me voici errant, je fais trace. Et pas plus que Caïn, Jacob,
dont le nom puise au sémantisme du «talon», ne nous
contredirait... si nous lui laissions la parole.
Littérature, philosophie, psychanalyse, théologie,
histoire, sont toutes, d'une façon ou d'une autre, confrontées
à la production et à l'interprétation de la trace. Le
Centre Pensée chrétienne, de l'université de Metz, a réuni
des spécialistes de divers domaines pour assurer une
réflexion cohérente sur ce thème aux multiples facettes.
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