
Les écrivains pour la jeunesse sont-ils des auteurs à part entière, ainsi que
certains d'entre eux le réclament publiquement ? Près de quarante-cinq
ans après les déclarations de R. Barthes sur «la mort de l'auteur», une
telle revendication trouve, bien sûr, son origine dans le décalage entre la
légitimité encore fluctuante de ce secteur de l'édition et son dynamisme
reconnu. Mais l'affirmation naît peut-être aussi d'un retour progressif de
l'auteur dans la réflexion théorique et critique, ou bien encore de sa présence
diversifiée dans les pratiques scolaires de lecture de la littérature.
S'interrogeant sur la situation complexe d'aujourd'hui, les quinze contributeurs
de l'ouvrage questionnent la notion d'auteur pour la jeunesse
dans différentes directions, à partir des approches variées qui ont
construit la réflexion sur l'auctorialité. Pour ce faire, ils mettent en pleine
lumière romans et albums, de C. Grenier, S. Morgenstern, B. Poncelet,
G. Lemoine, Sara et quelques autres contemporains. Pour esquisser une
mise en perspective historique, ils se tournent aussi du côté d'Homère,
P.-J. Hetzel, P. Berna, ainsi que des très récents N. Schneegans et D. Pennac.
De l'édition à l'école, certaines pratiques actuelles sont ainsi sondées
avec précision. Même si elle ne paraît pas appelée à prendre la première
place, au détriment des autres instances de la littérature, il semble bien
que la notion d'auteur pour la jeunesse présente un intérêt certain dans
les activités de lecture littéraire. L'ouvrage suggère ainsi une clarification
des rôles que l'on peut faire jouer à cette figure de premier plan.
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