Il était la voix qui demandait aux Français d'appliquer aux
Algériens leurs principes démocratiques, puis aux nouveaux
maîtres du pays de s'ouvrir au multipartisme. Ferhat Abbas, le
pharmacien de Sétif, a lutté toute sa vie pour une solution juste,
médiane. Est-ce pour cela qu'il n'a pas été le leader incontesté
de la révolution algérienne ? Critiqué par les deux parties, il
reste aujourd'hui considéré comme un juste. Ses deux textes
fondamentaux, le Manifeste du peuple algérien (1943) et le
Rappel au peuple algérien (1976) prouvent qu'on peut dire des
vérités et ne pas être entendu.