Qu'est-ce que le symbolisme ? Un mouvement autoproclamé
rassemblant des oeuvres - celles des symbolistes de
stricte observance - qui ne peuvent guère susciter qu'une
curiosité historique, et qu'à tort ou à raison on ne lit plus ?
Un phénomène nébuleux allant de Baudelaire, Mallarmé,
Verlaine, Rimbaud à Claudel, Gide et Valéry ?
S'il est difficile de cerner les contours du mouvement
romantique, prendre pour objet le symbolisme peut sembler
une gageure. Les symbolistes présumés adoraient les mots
vagues, et le mot le plus vague qu'ils nous aient laissé est sans
doute celui de symbolisme.
Il suffit de feuilleter quelques manuels d'histoire littéraire
pour constater qu'on ne s'entend guère, entre spécialistes,
sur ses limites, et sa nature même. C'est donc ce double défi
que relève cet ouvrage tout en s'attachant à éclairer l'origine
de notre lecture, celle qui, à partir d'une conscience nouvelle
de la poésie et de son langage, a déchiré le voile de la représentation
et révélé les failles du sujet.