Dans "L'enfant que je n'ai jamais été", un homme d'âge mûr nommé Thomas voit son existence basculer lorsqu'il découvre dans le grenier familial une photographie d'enfance qu'il ne reconnaît pas, bien qu'elle porte son nom au dos. Cette découverte troublante ouvre une brèche dans la perception qu'il a de lui-même et déclenche une quête identitaire obsédante.

Au fil des jours, des souvenirs étrangers commencent à l'assaillir, comme s'ils appartenaient à une autre version de lui-même. Poussé par ces manifestations inexplicables, Thomas retourne dans la maison de son enfance, désormais vide après le décès de ses parents. Chaque pièce éveille en lui des sensations contradictoires, comme si deux enfances distinctes s'étaient déroulées entre ces mêmes murs.

La présence d'un autre lui-même se fait de plus en plus tangible—un enfant silencieux qui l'observe et le suit, visible uniquement pour lui. Thomas hésite entre la folie et la possibilité que ces visions soient des fragments de mémoire qui cherchent à refaire surface. Sa confusion s'intensifie lorsqu'il découvre un carnet intime dans une cachette de la maison, écrit d'une écriture semblable à la sienne mais relatant une enfance qu'il ne reconnaît pas.

Dans sa quête de réponses, Thomas croise des inconnus qui semblent le reconnaître et évoquent des événements dont il n'a aucun souvenir. Ces rencontres troublantes le conduisent à soupçonner l'existence d'un passé alternatif, effacé de sa mémoire. La vérité commence à se dessiner lorsqu'il se remémore un accident survenu durant son enfance—une chute grave qui pourrait expliquer cette dissociation identitaire et cette rupture dans sa mémoire.

Thomas commence alors à vivre dans deux réalités parallèles : son présent d'adulte et ce passé alternatif qui se manifeste avec une intensité croissante. Il envisage que l'enfant qui le hante soit une création de son esprit, une construction mentale élaborée pour combler les vides de son histoire personnelle. Pourtant, le silence pesant de certains membres de sa famille et leurs contradictions laissent entrevoir l'existence d'un secret familial soigneusement gardé.

La découverte d'une correspondance entre ses parents dévoile l'impensable : l'existence d'un frère jumeau dont il n'a jamais eu connaissance, ou dont il a été séparé très jeune. Son identité se fragmente davantage face à cette révélation, le plongeant dans une confusion existentielle où il ne sait plus qui il est réellement.

Dans sa recherche effrénée de vérité, Thomas explore une aile condamnée de la maison familiale et y découvre une chambre d'enfant intacte, comme si le temps s'y était arrêté. Les objets qu'elle contient confirment l'existence de cet autre enfant, peut-être ce jumeau évoqué dans la correspondance de ses parents.

Une rencontre décisive avec une ancienne institutrice du village lève finalement le voile sur la vérité : Thomas et son frère jumeau, Lucas, ont été victimes d'un accident tragique durant leur enfance. Tandis que Lucas est mort noyé, Thomas, témoin impuissant du drame, a développé une amnésie traumatique. Pour le protéger de cette souffrance insupportable, ses parents ont effacé toute trace de l'existence de Lucas et ont reconstruit une histoire familiale falsifiée, allant jusqu'à déménager et changer d'environnement social.

Face à cette révélation, Thomas affronte symboliquement cet autre lui-même, cet enfant qu'il n'a jamais été—ou plutôt, cet enfant qu'il a cessé d'être le jour de l'accident. Ce dialogue intérieur devient une confrontation douloureuse avec sa propre vérité enfouie. La découverte de documents officiels dans des archives locales confirme cette manipulation de son histoire personnelle et explique les motivations de ce mensonge familial qui a façonné toute sa vie.

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