Dans un monde uniformisé où le proche et le
lointain se côtoient sous le règne de la vitesse
et de la mobilité, le désir d'attachement, de
repères et d'appartenance à des territoires
définis s'intensifie chez l'Homme en mal
d'identité. Le territoire, au-delà du simple
espace de vie, apparaît pour beaucoup comme un lieu d'amarrage
résultat d'une cohérence et d'une identification, produits d'histoires
personnelles comme collectives.
Ces territoires sont aujourd'hui en mouvement. L'exigence environnementale
et elle seule a permis de recréer des solidarités territoriales et de redéfinir
profondément les notions de qualité et de cadre de vie en remettant en
cause les schémas classiques de développement, d'aménagement et de
représentation citoyenne. Redessinés, ces nouveaux territoires s'inscrivent
dans un plus vaste débat où ils préfigurent les futures entités administratives
partenaires de l'Europe et amorcent la «révolution régionaliste» de
demain.
Adossée au principe de responsabilité et de démocratie participative la
problématique environnementale s'inscrit pleinement dans la future
réorganisation politique de l'espace.
À l'heure où le concept de «développement durable» semble triompher
dans tous les discours officiels, les atteintes à l'environnement redoublent
! En les pointant et en stigmatisant les errements de nos politiques
d'aménagement du territoire depuis une quarantaine d'années, l'auteur
appelle à l'invention d'une indispensable éthique écologique.