
Depuis 2008, date plus ou moins arbitrairement retenue pour fixer
le début d'une crise qui paralyse le développement de l'économie et
compromet la capacité financière de plusieurs États européens, l'actualité
nous livre de nombreux exemples d'un télescopage entre les
droits fondamentaux et le contexte économique : réforme avortée en
décembre 2012 de la contribution exceptionnelle de solidarité ; limites
du droit au logement opposable ; encadrement en 2013 du recours au
licenciement économique ; réforme du droit de séjour des travailleurs
étrangers en 2014 ; concessions sur la consistance du droit de vivre
dans un environnement sain sur l'autel du droit à l'emploi ; refus d'encadrer
strictement les rémunérations des dirigeants d'entreprise ; difficultés
de certains États européens à assumer la charge financière
inhérente à l'accueil des candidats à l'asile politique, etc.
Dans ce contexte, les droits fondamentaux peuvent-ils apporter
une réponse aux dysfonctionnements du système économique pour
satisfaire les besoins les plus essentiels de la personne (droits à la
santé, au logement, à l'emploi...) ?
Prospectant au-delà de la sphère du droit français, le présent
ouvrage offre une réponse très nuancée à ce questionnement qui
présuppose, pour le moins, une volonté politique de placer les droits
fondamentaux au centre des débats publics, au risque de menacer
l'effectivité de certains droits d'essence libérale (liberté d'entreprendre,
liberté contractuelle, égalité devant la loi, etc.). Or, incontestablement,
cette volonté paraît faire défaut. Plus largement, comment
privilégier une telle option qui impliquerait un effort budgétaire que
l'État n'est pas en mesure d'assumer ?
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