
Prévue, redoutée, honnie, la guerre s'installe en
Europe et ravage bientôt le monde. L'«usine d'usure»,
le «mur» de fer et de feu se dressent entre les pays
du Vieux Continent. Jerphanion, Clanricard, pour
ne parler que d'eux, subiront de plein fouet cet
«impensable événement» et en porteront des traces
toute leur vie. Placés ainsi au sommet de l'oeuvre,
Prélude à Verdun et Verdun donnent sa signification
aux Hommes de bonne volonté et permettent à Jules
Romains de dresser un réquisitoire sans appel contre
la «mauvaise volonté»...
Mais, la tragédie finie, les personnages poursuivent
leur passage sur cette planète. Troublé, Quinette assiste
à l'arrestation de son double, Landru, sous l'oeil un rien
diabolique du poète Vorge, recherchant le nouvel
«ange noir» et persuadé de l'avoir découvert sous
ce relieur bourgeoisement criminel... Jallez, niçois
d'adoption, retrouve un peu de la «douceur de la vie»
d'autrefois, avant de se plonger dans l'immensité russe
consumée par la famine. Il y sera rejoint par Jerphanion
qui tente de démêler les saveurs d'un monde nouveau,
tandis que le brasseur d'affaires Haverkamp poursuit
son irrésistible ascension dans l'univers de l'argent.
Jules Romains, en abordant la guerre de 1914-1918,
puis les dix années suivantes, continue de recréer
l'image complexe de son époque et les nouvelles lignes
de force idéologiques qui trouveront leur épanouissement
dans les derniers tomes.
Olivier Rony
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