
Sous le régime de Vichy, le notariat français participe massivement à la spoliation
des juifs, érigée en règle de droit. La profession prétend le contraire depuis soixante-dix
ans, sans être jamais démentie. En réalité, son chiffre d'affaires a quasiment
doublé entre 1939 et 1942. Non seulement les notaires ne subissent aucune sanction
au lendemain de la Libération, mais ils obtiennent en 1945 une augmentation moyenne
de 30 % de leurs revenus.
Le soutien inconditionnel accordé au notariat par une grande partie de la classe
politique n'a d'égal que le silence assourdissant qui pèse sur son histoire. Mené à
partir de sources inédites, encore difficiles d'accès malgré l'ouverture officielle
des archives, ce travail de recherche lève le voile sur une partie du mystère. Ses
auteurs, fins connaisseurs des arcanes de la profession, décryptent de l'intérieur
les pratiques de l'«aryanisation économique» sous Vichy, le constant loyalisme
des notaires vis-à-vis du pouvoir en place et les mécanismes ayant permis leur
impunité.
Une étude pionnière, qui éclaire d'un jour nouveau la nécessaire réforme du notariat
en France.
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