
La langue de Jean Botquin est un murmure d'alcôve, un
chuchotement de derrière les buissons, mais aussi un cri de
plaisir lancé à travers les déserts muets, par-dessus les atolls
écumeux des mers tourmentées, à travers les cascades
sauvages bondissant sous la sylve, ou encore assourdi par les
mousses et les fougères où fuit la proie devant le chasseur
avant de s'abandonner et de se rendre à merci.
Elle se fait encore muette, tout en caresses, en frémissements,
en souffles, en humeurs, en odeurs...
L'auteur, dans sa fragilité extrême et l'impudeur de ses
évocations, nous fascine par cette vérité universelle, tendre et
sensuelle à laquelle il nous arrive à tous de rêver dans nos
moments de solitude ; et c'est dans l'aveu de cette fragilité
que notre humanité se réconcilie avec nos peurs, nos doutes
et nos espoirs secrets.
Michel Cliquet
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