
Cet ouvrage rassemble dix articles de spécialistes venus d'horizons différents : linguistique, stylistique, analyse du discours, littérature, qui ont tous relevé le défi de réfléchir sur la notion de registre.
La « déliaison » historique des genres et des registres conduit à l'autonomisation de ces derniers, et cette autonomisation nécessite de réévaluer la notion. Que reste-t-il au tragique quand on ôte la tragédie ? Si les registres mettent en forme « une vision du monde », et si chacun est associé de manière mécanique à une émotion « universelle » telle que la plainte, le rire, la terreur et la pitié... comment expliquer que les registres restent à la marge de la pragmatique ? N'est-il pas nécessaire, en considérant cette fois les registres comme actes de langage à part entière, soigneusement décrits par ailleurs, d'envisager leur dimension illocutoire ? Ne peut-on envisager que les registres soient le lieu de négociations interlocutives et interdiscursives et qu'ils participent, sans se cantonner à l'expression d'une vision perceptive codifiée, à la construction du sens ?
Les articles de cet ouvrage apportent à ces questions un éclairage nouveau et permettent de défiger les registres : le style ne peut jouer sa partie sans le collectif, mais celui-ci n'est pas forcément où on l'attend et il convient de réévaluer le « fait de registre », d'interroger en termes de dynamique de sens l'émergence possible d'un registre dans un texte.
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