
Après tant d'années partagées entre silence
et solitude, je vous écris enfin, Ophélie.
Mes lettres, vous le savez, sont parfois très
espacées. Elles n'appellent pas de réponse.
Elles se lisent comme le journal d'une vie
qu'on dirait imaginaire et qui m'appartiendrait
à peine. Chacune est aussi un poème,
et tout le désespoir s'ouvre entre les mots.
C'est un message que l'on confie, glissé
dans une bouteille, aux flots du temps.
Mais le temps n'a guère de prise sur nous,
dans la transparence où nous vivons l'un
comme l'autre.
M. Passelergue
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