
Une écriture fine et déliée qui court sur le papier... Lucrèce écrit.
Beaucoup. En italien ou en espagnol, sa langue paternelle. Dans une
langue châtiée, qui témoigne d'une éducation hors du commun. Des
centaines de lettres, pour la plupart inédites, d'échanges - politiques,
sentimentaux, amoureux -, sortis à tout jamais de l'ombre des
archives de Modène, de Mantoue et du Vatican.
Elles dévoilent un portrait de la mythique Lucrèce Borgia
(1480-1519) à mille lieues de la sulfureuse et manipulatrice bâtarde
du pape, maniant poison et séduction, objet de la légende noire
façonnée par Victor Hugo. Ainsi se fait entendre, signant la destinée
d'une princesse accomplie de la Renaissance, une voix singulière
où affleure une sensibilité à fleur de peau dans d'émouvantes
lettres d'amour destinées à ses amants comme à son époux. La
jeune fille fragile, enfant chérie de son père Alexandre VI et de
son frère César, mariée à trois reprises selon le hasard des alliances
politiques familiales, se métamorphose peu à peu en une véritable
femme d'État. À la tête du puissant duché de Ferrare, elle louvoie
habilement entre un pape crispé sur ses prérogatives et un roi de
France avide de conquêtes italiennes. Remarquable mécène, elle
fédère autour d'elle artistes et humanistes en une cour brillante
enviée de toute l'Europe, digne de celle de sa belle-soeur Isabelle
d'Este. Une anthologie exceptionnelle pour une Lucrèce inédite.
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