
Si l'on entend par «scène» un dispositif comprenant une
codification des espaces et des lieux, du déroulement de
l'action et de sa temporalité, dispositif destiné à permettre la
performance d'une interaction entre des rôles qui sont respectivement
attribués et distribués à chacun suivant un
agencement préétabli, force est de constater que l'hospitalité
est une «scène» et qu'elle est un acte éminemment dramatique.
Le théâtre, comme espace de spectacle, et particulièrement
le théâtre à l'italienne, est un lieu original d'hospitalité, le
temps d'une représentation. Il joue en outre de l'hospitalité en
ce sens que les acteurs font appel à l'accueil du public, mais
plus encore, la littérature théâtrale elle-même est fondée sur la
rencontre : un personnage en rencontre un autre, une structure
dramatique se met en place, réglée et gérée par les entrées, les
sorties, l'accueil favorable ou hostile, car l'accueil de
l'étranger n'est jamais sans tensions, déséquilibres et turbulences.
La rencontre de l'autre, outre l'imaginaire du don et de
la dette qu'elle met en jeu, n'est pas sans ébranler les fondements
même de l'identité. Que devient l'hospitalité sur la
scène théâtrale, que nous apprend la dramaturgie sur l'accueil,
le parasite, la figure de l'hôtesse, les gestes et les discours de
l'hospitalité comme de l'inhospitalité ? Telles sont quelques-unes
des questions qui animent le présent ouvrage qui nous
conduit chez les grands dramaturges, de Plaute à Claudel, de
Calderon à Hugo, d'Ibsen à Vitrac, de Brecht à Duras, mais
aussi au coeur des mythes, de Médée à Amphitryon et autour
de figures comme celles du parasite, de l'hidalgo, de
l'étranger, de l'hôtesse.
Les théâtres grecs et latins, russes, roumains,
allemands, anglais, italiens, espagnols, norvégiens, suisses sont
ainsi convoqués pour le plus grand plaisir et le plus grand
profit du lecteur.
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