
Love's labour's lost de Shakespeare ou l'art de séduire
Destiné essentiellement aux agrégatifs, ce volume d'études critiques de Love's Labours Lost (Peines d'amour perdues) tente de faire le point sur une pièce éminemment problématique du point de vue générique, cette comédie qui n'en est pas une, cette fête langagière brutalement interrompue, modifiée et dénaturée par une funeste annonce, véritable pivot structurel. Le volume est divisé en trois parties précédées d'une étude introductive consacrée au paradoxe central d'une pièce dont l'entreprise de séduction (du public) passe par la dénonciation des entreprises de séduction (des personnages). La première partie donne naturellement la priorité aux mots et au langage, la pièce se livrant si manifestement à une fastueuse fête formelle, à un feu d'artifices linguistiques où les acteurs se dévoilent par leurs mots d'esprit, où la vérité apparaît dans le jeu. Ce divertissement total inclut des sonnets enchâssés et une dynamique chorégraphique, la deuxième partie s'attaque par conséquent à la poésie et à la danse pour montrer l'ambiguïté de stratégies faussement légères. Enfin, comme cette comédie tronquée repose sur la mise à mal du badinage, elle laisse paraître de fort sérieux enjeux moraux et idéologiques, ce qui justifie que la troisième partie porte sur la remise en question de diverses formes de pouvoir, fussent-elles sociales ou sexuelles. Pour donner aux interprètes de Love's Labour's Lost tous les outils indispensables, ce volume se conclut par un bilan des procédés rhétoriques et par un entretien avec le metteur en scène de la Royal Shakespeare Company, qui fournit de précieux éclairages sur la théâtralité de cette comédie festive et paradoxale.
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