
«J'ai beaucoup aimé Madagascar», confiait peu
avant sa mort le colonel Pierre Bouchet de Fareins (1908-2000).
Ancien officier de Tirailleurs, il évoquait très
rarement ses campagnes, le devoir accompli ne prêtant
pas à commentaires selon lui. Son évocation de la Grande
Île renvoyait à la révolte des «favals» et à sa répression
par l'armée française, qu'il vécut comme capitaine.
Ce soldat, observateur avisé doublé d'un écrivain
talentueux, laissa un manuscrit singulier, où transparaît
son attachement au territoire et à la population malgache,
par-delà les visées de sa mission. Dans ses «impressions
de campagne», il entraîne le lecteur, tour à tour sur les
pistes, en forêt vierge, sur les Hauts-Plateaux, aux bords
du fleuve Mangoro... Décrivant les beautés de cette nature
sauvage, sa faune, sa flore, ses richesses inexploitées ;
nous faisant revivre les dures conditions de vie de ses
hommes, à qui il voue tout à la fois admiration et affection,
sentiments pudiquement masqués derrière l'autorité du
chef qui percent dans d'émouvants portraits.
En parallèle, ce chroniqueur en galons déplore que la
Métropole ne se soucie pas plus de l'île que des difficultés
qu'y rencontrent ses habitants ou que des prouesses
réalisées par son unité - laquelle, en un semestre, rétablit
calme et sécurité sur le difficile secteur oriental.
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