
Figure incontournable de notre folklore, Mandrin reste dans les esprits le «brigand au
grand coeur» qui «volait les riches pour donner aux pauvres» et «ne tuait jamais».
On a tant dit sur Mandrin qu'on pourrait croire qu'il est un héros de fiction. Mais il est
avant tout un personnage historique dont le caractère ne correspond pas toujours à cette
vision : maquignon dans un bourg dauphinois du XVIIIe siècle, il aurait pu n'avoir qu'une
vie ordinaire. Mais, son frère ayant été pendu pour faux-monnayage, et Louis ayant été
condamné pour l'assassinat de deux villageois qui tentaient de rattraper un déserteur, il
s'engage résolument dans la contrebande. En 1754, il mène pendant un an une guerre
sans merci aux très impopulaires fermiers généraux, collecteurs des impôts indirects. En
s'en prenant à la Ferme, celui qui se fait appeler «capitaine général» est l'héritier des
révoltes populaires anti-fiscales du siècle précédent et annonce la révolution de 1789.
À la tête d'une troupe qui a compté jusqu'à plusieurs centaines d'hommes, il sème la
terreur chez les employés des fermes. Il s'empare de villes fortes pour y tenir marché
ouvert, et tient en échec les nombreux régiments que le roi mobilise contre lui.
Par son audace inouïe, le contrebandier devient un personnage épique. Sa popularité
s'étend dès son vivant dans toute la société. Mandrin est considéré à la fois comme un
commerçant et un chef militaire, un bandit et un seigneur, un héros et un gibier de
potence... un mythe. Un mythe toujours très vivant aujourd'hui, comme en témoignent
de nombreux exemples dans la culture populaire.
C'est cette épopée que ce livre nous propose de revivre, grâce à la plume alerte de
Marie-Hélène Dieudonné, aux photographies de Didier D. Daarwin et à de nombreux
autres documents.
Nous publions uniquement les avis qui respectent les conditions requises. Consultez nos conditions pour les avis.