L'éloignement de la persécution dans un Empire romain devenu chrétien au IVe siècle, ainsi que l'installation en Occident aux Ve et VIe siècles de royaumes barbares majoritairement ariens mais peu véhéments, posent tous deux la question de la possibilité d'une sainteté non martyriale : des auteurs vont alors imposer une sainteté marquée au double sceau de l'héroïcité des vertus et de la pureté de la doctrine, la place du miracle, quoique croissante, restant débattue. Dans cette mutation, la Vie de saint Martin de Sulpice Sévère a joué un rôle déterminant mais pas exclusif, Constance de Lyon ayant tenté de la concurrencer avec sa Vie de saint Germain d'Auxerre, en brossant la figure d'un « Martin de coeur » des évêques.