
La problématique. On associe souvent le nom de Galilée au tournant que
constitua, pour les sciences, la mathématisation de la physique et, plus spécifiquement,
celle du mouvement. Dans quelle mesure Galilée héritait-il de
siècles de réflexions en philosophie naturelle et de tentatives d'employer des
outils mathématiques pour rendre compte du réel ? Telle est la question-clé
qui oriente cet ouvrage. On y examine comment, entre le XIVe et XVIe siècles,
s'articulent arguments mathématiques, physiques, mais aussi philosophiques,
logiques ou théologiques, dans différents domaines : la composition du
continu à partir d'atomes, la musique, la mécanique et l'architecture. Ces préoccupations
seront au coeur des travaux de Galilée.
Le contenu. À travers les écrits des atomistes d'Oxford, comme Nicole
Oresme, Thomas Bradwardine ou Thomas Harriot, ce livre étudie tout d'abord
comment on a associé mathématiques et phénomènes réels dans les discussions
sur le continu. L'examen des théories musicales de Jean de Murs et
de Jean de Boen permet ensuite de jeter un jour nouveau sur l'emploi des
mathématiques pour traiter le rythme ou la consonance dans le contexte de
l'Ars Nova. Puis l'ouvrage se tourne vers l'utilisation des mathématiques en
mécanique. On y montre comment Blaise de Parme introduit les raisonnements
de philosophie naturelle dans une science des poids et des machines
simples, auparavant purement mathématique. On y dégage le lien intime qui
se noue entre outils mathématiques et raisonnements physiques dans la mécanique
galiléenne. Le livre se conclut par un nouvel éclairage sur le rôle des
mathématiques dans l'architecture de la Renaissance.
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