
On est d'emblée frappé par un rapport aux mots comme à la poésie tout à la fois amoureux et joueur. Victor Blanc plonge dans le langage à corps perdu comme dans un océan. Il brasse tous les registres de langage (vocabulaire soutenu, archaïsmes, argot, symboles informatiques...), toutes les formes d'écriture poétique (vers libres, vers comptés et rimes, rondeau, sextine détournée, tract, chanson à boire, ballade, poésie épique...). Il ne faudrait cependant pas croire que nous avons affaire à un fourre-tout qui viendrait d'une indécision formelle. Chaque forme, chaque mot est utilisé à dessein. La passion joyeuse de Victor Blanc pour la versification et la rhétorique donne en outre à son écriture une souplesse limpide. Rien de forcé, rien de contraint mais des vers lumineux.
On peut attendre d'un jeune homme qu'il soit, selon le voeu de Rimbaud, « absolument moderne ». Victor Blanc l'est. [...]
Être moderne, c'est regarder le demain et le vouloir meilleur. À dix-neuf ans, Rimbaud poussait un cri amer et déchirant : « L'automne, déjà ! » ; à vingt ans, Victor Blanc tourne le dos au passé, « Je ne prends pas mes ordres du Vingtième Siècle », et tend le poing.
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