De Montmartre à Montparnasse se croisent tous les chemins qui mènent à la modernité.
Fascinante fin de siècle dans ses expressions les plus diverses, esthétisme exacerbé, dandysme, exploration de la névrose et de ses fantasmes, esprit de dérision du Chat Noir, scandale d'Ubu Roi, scandaleux romans de Rachilde, belles années de l'élégante Revue blanche, du Mercure de France, bastion du symbolisme.
Puis, au Bateau-Lavoir, rendez-vous des peintres et des poètes, souffla l'Esprit Nouveau. Picasso, Apollinaire, Max Jacob lançaient les formes des temps nouveaux.
Et là-haut sur la Butte, il y avait le Lapin Agile, le cabaret du quai des brumes, le port de toutes les nostalgies et Frédé qui, le soir, chantait à mi-voix.
Enfin, au cœur de la Belle Epoque, Diaghilev déploya les fastes des ballets russes, la NRF imposa sa rigueur, Copeau un nouvel art théâtral. Des rives les plus lointaines venaient des étrangers vers la capitale, carrefour de toutes les audaces.
En 1914, à Paris, on dansait le tango.
Jacqueline Baldran nous offre, comme en un kaléidoscope, les chatoyantes couleurs d'un monde que la guerre allait abolir.