Les zombies sont partout, au cinéma, à la télévision, dans
nos rues, chez notre libraire. Grotesques et terrifiants, ils
pourraient n'être qu'une tendance kitsch, un divertissement
à la mode.
Derrière sa démarche traînante et ridicule se cache pourtant
une figure symptomatique de notre époque. Peur
de l'épidémie ou fantasme de la catastrophe, aliénation
moderne ou fascination pour la violence : le zombie et
le monde apocalyptique qu'il crée nous parlent d'abord,
intimement, de nous-mêmes.
Par l'obscène exhibition de la mort, ultime tabou de la
société occidentale, il brise les limites de la condition
humaine : celles de la conscience, de la vie, de la civilisation.
Mais, surtout, il trahit un fantasme émergent dans
notre culture, celui d'en finir.