Les images sont partout : à la télévision, sur l'écran de nos ordinateurs, dans les rues. Images de la
publicité, images de la politique, images de la peur, images du désir : autant de noeuds historiques qu'il
convient de démêler à l'aide d'outils appropriés - en tout premier lieu, la notion de Pathosformeln
(formules d'émotion) proposée par Aby Warburg il y a plus d'un siècle pour décrire les «modèles
d'une gestualité pathétique intensifiée».
Comment peut-on analyser les images ? L'historien Carlc Ginzburg répond à cette question en
proposant quatre essais d'iconographie politique : le frontispice du Léviathan de Thomas Hobbes,
Marat à son dernier soupir de Jacques-Louis David, l'affiche de propagande Your country needs you!
où Lord Kitchener pointe le spectateur du doigt, Guernica de Pablo Picasso. Mais toute image est une
image politique.