
«Cet homme était un des mieux doués de son temps.
On ne peut dire qu'il excellait en doctrine sans entendre
affirmer qu'il excellait aussi en charité ; ni qu'il excellait
en charité sans que la preuve soit fournie qu'il avait une
étonnante puissance d'assimilation, la connaissance la
plus étendue de l'histoire religieuse et de l'histoire profane,
un goût très sûr d'artiste, et le sens inné et déjà la longue
pratique de l'autorité. L'extrême développement d'une
de ces qualités est communément appelé génie. N'est-il
pas également un homme de génie, celui qui les possède
toutes au plus haut degré, et ne peut-on prétendre qu'un
tel ensemble de dons naturels et de richesses acquises
constitue le génie de perfection ou de gouvernement, et
que ce fut le partage, la marque et la gloire de Giuseppe
Sarto ? Non pas toute la gloire, cependant, ni toute
l'explication de ce grand homme. Avant tout, il était un
ami de Dieu, une âme sans aucun orgueil, tout souple,
dès lors, entre les mains de la grâce divine. Et la grâce
vigilante qui l'avait préparé de loin, voyant que jamais il
ne lui avait été rebelle, allait à cause de cela, lui donner
à gouverner les trois cents millions de catholiques - et
combien d'âmes au-delà ? - qui remplissent le monde.»
René Bazin
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