
Nous sommes dans les années soixante. Quelques travailleurs turcs viennent tenter leur chance en Allemagne «froide et venteuse». Ils rêvent de réussite, s'imaginent entrepreneurs, se persuadent qu'on leur fera bien une place. Ce n'est pas si facile. Parmi eux, il y a Selim, large, rassurant, tel un lutteur qui prend la vie à bras-le-corps. Hâbleur, il sait captiver son auditoire. Séduisant, il possède le don du récit. Voilà qui fascine Alexander, un intellectuel précautionneux, peu bavard, hanté par une forme de mauvaise conscience. Ils seront amis jusqu'au bout. Le Turc enseigne la rhétorique à l'Allemand, l'Allemand fera du Turc un sujet de roman.
Traversée de l'histoire d'un peuple, du printemps 68 au terrorisme à visage politique, roman à l'orientale, tricotage de mille intrigues, journal de bord d'une génération malmenée, confrontation entre deux mondes, l'Orient et l'Occident, le roman de Sten Nadolny est avant tout le récit d'une amitié. «Raconter, c'est résister à la hâte», dit-il. Sur les rives du Bosphore et les allées de Berlin, Selim et Alexander inventent leur monde, vrai comme la vie.
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