
Quand en 1888, James Ensor peint «L'entrée du Christ à
Bruxelles», il réaffirme le lien insécable qu'il y a entre la
figure du Christ et la peinture, entre le Verbe et la lumière.
Mais, dans le même temps, une invention vient à manger
peu à peu le monde et sa représentation jusqu'alors dévolue
à la seule peinture : c'est la photographie. Et la figure de
disparaître aussitôt dans l'insignifiance générale. Et la
peinture de redevenir curieusement maladroite et bientôt
abstraite (de toute figuration). Quelles conséquences en
tirer ? Que la peinture, aujourd'hui ne peut être conçue
qu'avec ce qui à la fois l'anime et la remet en question, avec
ce qui l'a toujours animée, la lumière, et avec ce qui
l'interroge depuis l'invention de la photographie, la figure.
Telle est l'ambition du peintre Jacques Cauda qui se confond
ici avec l'enjeu de son écrit : redonner un regard au monde
aveuglé où rien n'existe plus désormais en dehors de son
image aveuglante. Un regard ? C'est-à-dire un nouveau
verbe, un verbe de lumière : surfigurer !
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