
Une leçon de géostratégie : les Observations sur la Russie en 1761
Jean-Louis Favier(1710 ou 1717-1784), agent du Secret du roi et aventurier d'une réputation sulfureuse, compte parmi les plus fins connaisseurs de la diplomatie de la deuxième moitié du XVIIIe siècle. « Meilleur dictionnaire qu'un ministre des Affaires étrangères puisse avoir » (Ch. F. de Broglie), Favier rédige ses « Observations sur la Russie », un chef-d'oeuvre de l'analyse politique, en 1761, quelques mois avant l'avènement de Pierre III.
Visionnaire, il prévoit la chute de l'empire ottoman, annonce les partages de la Pologne conduisant à la disparition politique du pays, enfin, il explique pourquoi Élisabeth, la fille de Pierre le Grand, tient à intégrer la Prusse orientale, avec Königsberg (aujourd'hui Kaliningrad), dans son empire. Cette argumentation ne manquera pas d'inspirer Joseph Staline deux siècles plus tard. Jean-Louis Favier y ajoute une étude approfondie sur les liens entre les relations économiques, l'établissement de rapports commerciaux et la politique internationale qui ne manque pas d'évoquer une certaine actualité.
Favier a aussi publié des Doutes et questions sur le traité de Versailles du 1er mai 1756 entre le roi et l'impératrice reine de Hongrie, qui ont fait scandale à son époque, et une Politique de tous les Cabinets de l'Europe pendant les règnes de Louis XV et de Louis XVI qui gardent toute leur valeur.
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