Une femme, par-delà la mort, se confie à un
mystérieux «Président». Moderne avatar
d'Eurydice, cette femme avait obtenu la permission
exceptionnelle de rejoindre l'homme
qu'elle aime, mais elle a décidé de ne pas
l'utiliser et s'en explique. Elle a partagé avec
son époux le bonheur, la plénitude, le vide et
la catastrophe d'être ensemble. Depuis la
pénombre de l'outre-tombe, c'est maintenant
l'écho d'un amour qui remonte vers le
jour, le recours au mythe d'Orphée, à la fois
subtil et ironique, tenant à distance le pathos
du deuil.
Si ce monologue actualise l'un des récits qui
ont su le mieux raconter la passion amoureuse
soumise à l'épreuve de la mort, l'écriture
nocturne de Claudio Magris sait y instiller
des accents d'une troublante singularité
tout en préservant la dimension d'universalité
du mythe classique.