
Vumuk' ! Ma part de souffle, revisite cette problématique existentielle en décryptant la violence dont est victime l'homme noir. Il convoque une blessure initiale restée béante et la langue s'en trouve marquée par des espèces de hachures ou de brisures syntaxiques. Le caractère elliptique et fragmentaire des vers n'est que le signe d'une mémoire vacillante qui ne se souvient pas de tout et qui tente de sauver de l'oubli des mots avec des visages d'un territoire où ont survécu des hommes résistants. La dissonance et la vacuité du sens auxquelles recourt parfois le poète, triomphent par moment de la volonté du lecteur à vouloir s'identifier aux réalités décrites. De même, l'adéquation entre les mots et l'histoire se dérobe pour laisser émerger une ambivalence sémantique garantissant à la parole poétique sa polysémie, sa véhémence, son audace.
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